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INTERDIT AUX NOMADES
13 novembre 2008

Démission!


Découvrez Jean Yanne!

Dans la petite entreprise qui m'embauche comme chauffeur pour malades ((je sais, on peut dire compagnie de taxi, mais là non), il règne une atmosphère démentielle... Et je ne m'y suis jamais aussi senti "dans le bain" que maintenant.
Pas une fin de journée sans qu'un des 20 collègues ne m'alpague en me disant d'un ton mi-réjoui, mi-condescendant "j'ai appris que tu partais", voire, quand ils sont au courant de mon opinion sur ce taf: " ah bah t'aura pas traîné", ou  " tu va t'inscrire au livre des records" (d'autres démissionnaires sont déjà passés, autrefois).
Je laisse chacun parler au sujet de ses rancoeurs et, donc, de ce qu'il pense etre la cause de mon départ en me gaussant souvent.
Je me rends compte que la plupart rêvent d'en faire autant, et quand, rarement, cela leur est inconcevable, j'ai en retour des remarques acides (ou fielleuses, c'est pas mal non plus).
Certains, j'en suis sur, ont déjà préparé leur radeau de fortune et se préparent eux aussi à quitter le navire.

Les boss semblent hésiter entre me ménager pour me faire changer d'avis et me garder auprès d'eux, ou me faire payer mon départ alors qu'ils m'avaient offert une situation de golden boy.

Quand j'en parle avec chacun, je n'ai pas trop besoin de peser mes arguments auparavant. Chaque mot est appuyé par les images qui me trottent dans la tete; la terre et rien d'autre... Me pètent la tête toutes ces bagnoles, ce goudron, les villes,les feux, les connards pressés de finir leur journée de taf  (voire pire, de la commencer).
J'ai déjà en tête la boue qui colle aux pompes, le geste de la pierre pour affuter le sécateur, la position de la lame pour tailler sans blesser, la prévision de ce que donnera un oeil*.

Alors, même si (ou peut etre meme, parce que) certains clients/patients m'ont fait découvrir certains aspects de la vie, je quitterai sans regret ce petit nid douillet de la sécurité de l'emploi.

*Un oeil, c'est la petite protubérance écailleuse qui donnera un bourgeon, un sarment, un bras, le moment venu.

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Commentaires
B
le "à priori" du com' précédent implique bien évidemment que je ne dénigre, ni ne connais aucune des compétences autres que celles de conductrice de ladite chauffeuse.<br /> Ce que je constate juste, c'est que le désoeuvrement empeche parfois un réflexion, un regard sur soi meme.
B
oulaaaa! vite une réponse vive intelligente et à propos..<br /> Rien à faire, j'vois pas...<br /> ...J'ai chopé, ce soir, en revenant au dépot des taxis, une "chauffeuse" en larme, qui faisait ce métier en rêvant mieux, qui bosse comme une folle, voit pas sa famille, et gagne trois fois rien (ou p'tet juste deux fois meme).<br /> En essayant de lui dire un truc un peu gentil, ele m'a seulement répondu: "j'arrive pas à partir".<br /> J'ai pas compris dans quel sens le prendre... ou plutôt,si, je ne sais que trop qu'elle n'a pas le choix, pas de sortie de secours,à priori.<br /> Juste le coup de pied au cul qu'on peut se mettre, effectivement!
P
tout ça me rappelle le jour où j'ai eu ma mutation pour "le sud". Nombre de collègues m'ont traitée de veinarde, mais quand je leur disais qu'il fallait commencer par demander, il s'embrouillaient dans leurs arguments. J'ai même eu droit à "je pourrais jamais habiter loin d'une FNAC"!!!<br /> Continuez donc votre route Sieur Blousse, et bon voyage!
INTERDIT AUX NOMADES
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