Désillusion
D’aucun diront que je suis instable… peut –être…
Parfois je me surprends à croire que c’est la volonté de chercher mieux ailleurs…
ou de fuir une situation qui me déplait. ( ce qui finalement revient au même)
Mais plus je tourne mes sentiments sept fois dans mon cerveau avant de penser, plus je me dis qu’il n’y a rien à faire…
Je veux pas crever sans savoir ce que je peux tirer de mes deux mains.
Sans doute la même chose que tout un chacun : Tailler une pierre, une bille de bois, monter des murs, une charpente, un toit, cultiver la terre, élever l’animal qui me nourrira, fabriquer l’habit que je pourrai porter. Ce genre de conneries complètement inutiles par les temps qui courrent.
Je veux pas vivre non plus d’une activité qui me retourne le coeur, le matin, quand je pars bosser.
A me demander à quelle sauce je serai mangé; à quelle heure on daignera me laisser retourner voir les miens, si je bosserai ce week end, ou toutes les nuits de la semaine
Autant dire que le métier alimentaire me fait sérieusement chier ; gagner du blé pour payer celui qui produit ce que je pourrai faire moi-même m’a toujours paru suspect. Y’a forcément un intermédiaire qui va se gaver.
…
Tout ça pour dire que les conneries de taxi dans les cages en métal qui polluent, ça commence à me « flégon les yeucous veugra » (comme on disait dans l’ancien temps).
Les clients ont beau être de braves gens (quoique régulièrement de « bons » français, avec qui, mieux vaut encore se taire), mais faut pas déconner : Rythme de malade, temps de travail hors la loi, permanences déguisées, à peine rémunérées (et prises sur des récupérations d’heures supplémentaires si tu ouvres pas ta gueule).*
Pas envie de voir mon nain une demie heure par jour, ni ma gueuzesse, ni délaisser mes merdouilles en chantier le soir, pour quelques brouzouffs de plus…(et encore... meme pas)
C’que je veux , c’est apprendre…pas apprendre un grand savoir qui impressionne, (m’en fous) , non, juste les savoirs essentiels. Tous ceux qui ont fait que les hommes ont pu vivre des millénaires, sans artifices, sans assistance, en osmose avec leur Terre nourricière.
C’que j’veux, c’est vivre… Pas forcément sur un yacht, ni même dans une Benz, non, juste fréquenter ceux que j’aime, qui m’apportent …de tout. Faire que mes actions soient en rapport avec mes convictions, sans hypocrisie envers les autres ou moi-même….
Et puis sans cesse, avoir le ciel, le soleil, les nuages et le vent à portée de poitrine.
Prendre le temps de remarquer l’herbe qui pousse, la fleur qui cherche le soleil. Les larves immondes qui se transforment en de délicats insectes diaphanes, (les mouches qui pètent).
Ne jamais renier.
*(sans compter que pour le non salarié, c’est du 7/7j, la faillite ou/et le divorce assurés dans plein de % des cas)… (m’en fous, je suis pas marié J)